Audi est entrée dans le monde du rallye en 1980 avec la Audi Quattro, la première voiture de rallye à quatre roues motrices. À l'époque, l'idée d'utiliser une transmission intégrale dans une voiture de rallye était révolutionnaire, car la plupart des voitures concurrentes étaient des propulsions (deux roues motrices). La transmission intégrale offrait une traction supérieure sur toutes sortes de terrains, qu'il s'agisse de gravier, de neige ou d'asphalte.

L’Audi Quattro a immédiatement montré ses avantages, dominant les épreuves avec une supériorité flagrante, notamment grâce à des pilotes comme Michèle Mouton et Hannu Mikkola. Cependant, malgré ses succès, la version originale de la Quattro avait un inconvénient : elle était relativement lourde et encombrante par rapport à ses rivales.

Pour résoudre ces problèmes de poids et améliorer les performances, Audi a développé la Sport Quattro S1, une version plus courte et plus légère de la Quattro originale. La S1 a été introduite en 1984 et représentait l'évolution ultime de la voiture pour répondre aux exigences du Groupe B.

L’Audi Sport Quattro S1 a marqué l'histoire du rallye avec plusieurs victoires spectaculaires. Toutefois, elle a souffert de la montée en puissance de concurrents comme la Peugeot 205 T16 et la Lancia Delta S4, qui étaient plus légères et disposaient de technologies tout aussi avancées.

L'un des moments les plus mémorables de la S1 est sans doute la victoire de Walter Röhrl lors de la montée de Pikes Peak en 1987. Röhrl a battu le record de la célèbre course de côte américaine avec un temps de 10 minutes et 47 secondes, une performance qui a solidifié la place de la S1 dans la légende du sport automobile.

En rallye, la Sport Quattro S1 a gagné plusieurs épreuves importantes du WRC, comme le Rallye Sanremo et le Rallye de l'Acropole. Cependant, son poids, bien qu’allégé, restait un handicap par rapport aux autres voitures du Groupe B, qui étaient plus agiles.

Malheureusement, la domination de voitures comme la Sport Quattro S1 dans le Groupe B, combinée à la montée en puissance de voitures encore plus extrêmes, a conduit à une série d'accidents mortels. En 1986, la mort tragique d'Henri Toivonen et de son copilote Sergio Cresto lors du Rallye de Corse a poussé la FIA à interdire le Groupe B à partir de la saison suivante. Ce règlement a mis fin à l’ère des monstres mécaniques comme la Sport Quattro S1.